Gymnopédie No 1
Erik Satie
3 pages
La première des Trois Gymnopédies, minimaliste et mystérieuse, est un parfait reflet de l’univers musical d’Erik Satie.
Gnossienne No. 1
Erik Satie
3 pages
Dans un esprit assez similaire à celui des Gymnopédies, la sibylline Gnossienne No. 1 est une œuvre inclassable, comme sait si bien en produire Erik Satie.
Erik Satie
Dans le monde feutré de la musique classique, Erik Satie fait figure d’ovni. Personnage clivant en son temps, du fait de son excentrisme et d’un certain penchant pour la provocation, il fait aujourd’hui l’unanimité. Ses Gymnopédies et autres Gnossiennes sont ainsi des partitions bien connues des pianistes du monde entier. Mais retraçons l’itinéraire de ce compositeur si singulier.
Éric Alfred Leslie Satie naît à Honfleur le 17 mai 1866 d’un père normand et d’une mère d’origine écossaise. L’enfant vit un traumatisme très jeune avec le décès de sa mère en 1872. Initié à la musique par la seconde épouse de son père, professeur de piano de son état, l’adolescent entre au Conservatoire de musique de Paris en 1879.
Il développe très vite une aversion profonde pour l’enseignement musical formel et se fait renvoyer du conservatoire après deux ans et demi d’études pour cause d’absentéisme. Réintégré en 1885, il ne brille pas plus lors de ce retour et quitte l’établissement en 1886 sans y obtenir le moindre diplôme.
Après un bref passage à l’armée où il se rend vite compte que la grande muette n’est pas faite pour lui, il mène une vie de bohême dans la capitale et écume les cabarets de Montmartre. Il s’adonne à la composition et publie les quatre Ogives en 1887, des morceaux aux accents de musique sacrée médiévale (inspirés du plain-chant) écrits sans la moindre barre de mesure.
Petit à petit, Erik Satie développe son propre style, des mélodies mystiques et dépourvues de toute fioriture que l’on retrouve dans ses Gymnopédies (1888) et Gnossiennes (1890).
Il compose librement et ne s’embarrasse pas des codes traditionnels de la musique classique. A son ami Debussy qui lui reproche son manque de formalisme, il répond avec les Trois morceaux en forme de poire (1903), un recueil de… sept pièces.
Raillé par certains critiques musicaux (Satie sera d’ailleurs condamné pour avoir insulté l’un d’entre eux), il est cependant admiré par de grands artistes de son époque (Maurice Ravel, Pablo Picasso, Jean Cocteau,…) qui reconnaissent son immense talent. En 1918 le compositeur surprend son monde avec le très sérieux Socrate, un drame symphonique où il impressionne par sa maîtrise du contrepoint.
Décédé le 1er juillet 1925 dans un état de pauvreté qu’il avait toujours caché à ses amis, Erik Satie laisse derrière lui un vaste héritage de quelques cent cinquante pièces de musique. Son œuvre atypique inspirera de nombreux compositeurs après lui comme ceux de l’École d’Arcueil et du Groupe des Six, ou plus récemment John Cage.
